The Biltmore Hotel – Un hôtel hanté à Los Angeles #2

Toujours dans ma série Les hôtels hantés de Los Angeles, je vais vous parler aujourd’hui du Biltmore Hotel à Downtown LA. Cela va me permettre d’aborder un true crime très connu à Los Angeles mais, je préfère vous prévenir en début d’article, âmes sensibles s’abstenir ! Évidemment, c’est un hôtel toujours en activité, donc vous pouvez y loger si vous êtes de passage en ville… et n’avez pas peur des fantômes. Il est également possible de le visiter sans y avoir loué de chambre et je vous invite à y passer pour découvrir son architecture incroyable. Comme tous les hôtels anciens, il possède une activité paranormale importante signalée à d’innombrables reprises et est notoirement connu pour être hanté.

L’histoire du Biltmore Hotel

Le Biltmore a ouvert ses portes le 1ᵉʳ octobre 1923 afin de répondre aux besoins de la haute société de Los Angeles. En ce temps, il était le plus grand hôtel des États-Unis à l’ouest de Chicago. Une construction de 9 millions de dollars qui, pour l’époque, offrait des commodités luxueuses telles qu’une salle de bain dans chaque chambre. Il a été l’un des hôtels de luxe les plus populaires de Los Angeles et jusqu’au milieu du XXe siècle, était considéré comme le plus élégant de la ville. Après le Roosevelt Hotel (dont je vous parlais ici), il a accueilli Huit cérémonies des Oscars au cours des premières années de l’Académie en 1931, de 1935 à 1939 et de 1941 à 1942. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est devenu un centre de repos et de loisirs pour les soldats, tout le deuxième étage étant équipé de lits de camp pour le personnel militaire en congé. 

Le Bitmore est l’un des lieux hollywoodiens les plus emblématiques, grâce à son caractère architectural, son histoire et sa taille impressionnante. Son extérieur a été décoré dans un mix de styles néo-Renaissance hispano-italienne et néo-méditerranéen, conçu comme un hommage à l’héritage castillan de Los Angeles. Avec une épaisse charpente en acier et en béton, sa structure occupe un demi-pâté de maisons et s’élève sur 11 étages. L’intérieur est décoré de fresques, peintures murales, fontaines, colonnes en marbre sculpté, plafonds massifs avec poutres en bois, murs lambrissés en travertin et en chêne, lustres en cristal, cages d’escalier et portes en bronze, tapisseries et draperies brodées importées. Les plafonds ornés de fresques dans la galerie principale et la salle de bal, sont impressionnants. Ils ont été peints à la main en 1922 par l’artiste italien John B. Smeraldi, connu pour son travail au Vatican et à la Maison-Blanche. Smeraldi et son équipe ont peint la fresque de la salle de bal pendant sept mois. Elle représente des dieux grecs et romains, des anges, et autres créatures mythologiques. Elle a été minutieusement restaurée dans les années 1980 par l’apprenti de Smeraldi, Anthony Heinsbergen. Les lustres en cristal autrichiens importés qui l’ornent mesurent 3,7 m de diamètre. Le hall d’entrée de l’hôtel sur Grand Avenue a toujours ses murs en travertin et ses lambris en chêne d’origine ainsi qu’un grand plafond avec une lucarne.

L’hôtel a connu plusieurs reventes et rénovations jusqu’en 1999, où il a été vendu aux hôtels Millennium & Copthorne et rebaptisé Biltmore Los Angeles le 9 avril 2001. Il dispose désormais de 6500 m² d’espaces de réunion et de banquet, de ses 1 500 chambres d’origine, il en reste désormais 683, en raison d’une réorganisation du bâtiment à travers les décennies (certaines parties de l’hôtel ont été converties en bureaux).

  • L’Académie des arts et des sciences du cinéma a été fondée lors d’un déjeuner-banquet dans la Crystal Ballroom en mai 1927. La légende raconte que le directeur artistique de la MGM, Cedric Gibbons, qui était présent, a saisi une serviette de table en lin de l’hôtel et y a dessiné la statue des Oscars. 
  • Les Beatles ont visité la suite présidentielle en août 1964 lors de leur première tournée aux États-Unis. En raison du nombre impressionnant de fans se pressant sur les trottoirs devant l’hôtel, le groupe a été obligé d’accéder à leur chambre en atterrissant au sommet de l’hôtel en hélicoptère.
  • En 1969, l’hôtel Biltmore a été désigné monument historique et culturel de Los Angeles.

Le Biltmore, un hôtel hanté

De nombreuses apparitions paranormales ont aidé le Millennium Biltmore à bâtir sa réputation d’hôtel hanté. Le personnel et les visiteurs ont entendu le bruit d’une fête se déroulant au premier étage ainsi que d’autres sons et voix inexplicables, des orbes de lumière, des chutes de température soudaines, des courants d’air froids et le sentiment d’une présence invisible. Plusieurs commentateurs de Trip Advisor ont également signalé des cas d’activité paranormale. Une touriste s’est réveillé avec une silhouette planant au-dessus d’elle au milieu de la nuit, un couple a affirmé entendre des voix avec un accent étranger des années 1940 dans la chambre face à là leur alors qu’elle était vide. Plusieurs barmen ont signalé des apparitions (Il n’est pas étonnant que certains membres du personnel craignent de travailler tard à l’hôtel).

Il y aurait une infirmière fantôme que l’on aurait souvent vue au deuxième étage, où des lits de camp étaient installés pour les soldats en visite pendant la guerre.

Il y a eu de nombreux cas où des apparitions d’un groupe de soldats se sont déplacées dans le hall, considérées comme une énergie résiduelle laissée par l’histoire de l’hôtel durant la Seconde Guerre mondiale.

La présence d’une petite fille fantôme effrayante aurait été rapportée au 9ᵉ étage, beaucoup de visiteurs auraient entendu ses pas courir précipitamment dans les couloirs ainsi que ses rires enjoués.

Un garçon sans visage aurait été plusieurs fois aperçu sur le toit. 

Mais le fantôme le plus célèbre du Biltmore reste celui d’Elizabeth Short, le Dahlia Noir. Après son meurtre, il a été rapporté que son esprit aimait passer du temps au Biltmore. Son fantôme aurait été aperçu aux 10ᵉ et 11ᵉ étage, mais aussi errant dans le hall ou prenant l’ascenseur jusqu’au sixième étage avant de disparaître dans les airs ou de traverser un mur. Un homme prétend avoir pris l’ascenseur avec elle, pour ensuite la voir disparaître lorsqu’ils ont atteint le niveau six. Plusieurs résidents rapportent avoir vu une femme pâle aux cheveux foncés portant une robe transparente noire ou grise de style années 1940.

L’affaire Elizabeth Short, le Black Dahlia

Les faits

Il est aux environs 10h, le 15 janvier 1947, quand Betty Bersinger, une résidente de Leimert Park, un quartier de Los Angeles (a environ 10 km du Biltmore Hotel) entame sa promenade matinale avec sa fille de 3 ans. Elle aperçoit au milieu du trottoir une chaussure de femme, puis un peu plus loin, dans un terrain vague, ce qui lui semble être un mannequin de magasin séparé en deux morceaux. En s’approchant, elle réalise qu’il ne s’agit pas d’un mannequin, mais d’un corps humain, celui d’une jeune femme nue, coupé en deux au niveau de l’abdomen. Choquée, elle prend sa fille dans ses bras et court au poste de police le plus proche. 

La police se rend sur les lieux et y trouve un corps sans vie, sévèrement mutilé et coupé en deux au niveau de la taille, gisant à même le sol. Premières constatations : le corps est propre et a été vidé de son sang. Une partie des viscères est soigneusement cachée sous les fesses du cadavre, des traces sur ses poignets indiquent que la femme a été attachée et d’importants morceaux de chair manquent sur son corps. La partie inférieure est positionnée à 30 cm de son buste. Après sa mort, son assassin lui a lacéré un sourire macabre sur le visage depuis la commissure des lèvres jusqu’aux oreilles. Le peu de sang présent sur place, l’absence d’hématomes et d’hémorragie laisse penser qu’elle a été découpée après sa mort et qu’elle n’a pas été tuée dans ce terrain vague, mais nettoyée puis transportée sur les lieux de sa découverte. La jeune femme est retrouvée avec les mains placées sous sa tête, les coudes plies en angle droit, comme si elle posait pour une photo, ses jambes sont écartées. Les enquêteurs supposent que l’assassin a voulu mettre en scène son cadavre. Près du corps, les détectives identifient une empreinte de talon sur le sol au milieu de traces de pneus, ainsi qu’un sac de ciment contenant du sang.

Les médecins légistes qui arrivent sur les lieux déterminent que la mort était survenue 10 heures plus tôt, soit dans la nuit du 14 au 15 janvier. Elle serait due à de violents coups à la tête et à une hémorragie suite aux lacérations de son visage.

Dès le lendemain, les agents analysent les empreintes de la victime et, en quelques heures, identifie le cadavre. Il s’agit d’Elizabeth Short, une serveuse de 22 ans, originaire de Boston dans le Massachusetts.

Ce qu’il s’est passé avant le meurtre

Le soir du 9 janvier, six jours avant que son cadavre ne soit retrouvé à Lemeirt Park, Elizabeth est reconduite à Los Angeles par son amant Robert Manley (un homme marié de 25 ans) après qu’ils aient passé le week-end ensemble à San Diego. Il rapporte qu’elle était très agitée, ne parvenait pas à rester en place et semblait très mal à l’aise. Robert declare à la police qu’il a déposé Elizabeth au Biltmore Hotel, à Downtown Los Angeles, parce qu’elle lui avait dit y avoir rendez-vous avec sa sœur, Virginia, de passage a LA pour la semaine, puis est rentré chez lui. Les agents vérifient et valident son alibi. Par ailleurs, il se trouve qu’Elizabeth n’a jamais eu rendez-vous avec sa sœur au Biltmore ce soir-là. Elle était connue pour fréquenter l’hôtel avec des amis et prenait également des cours d’espagnol dans le hall. Le personnel de l’hôtel a vu Elizabeth passer des appels téléphoniques depuis le téléphone du hall ce soir-là, mais les enquêteurs n’ont jamais déterminé qui elle essayait de joindre. Les employés ont confirmé qu’ils l’avaient observée seule et l’avaient vue se lever et partir comme si quelqu’un à l’extérieur lui faisait signe. Vers 22 heures, un concierge ouvre la porte à Elizabeth, elle sort seule de l’hôtel et se dirige vers le sud dans le brouillard. C’est au Biltmore qu’elle a été vue vivante pour la dernière fois. On perd alors sa trace pendant 6 jours, aucun de ses proches n’est capable de dire où elle était ni ce qu’elle a fait durant ce laps de temps. C’est donc le 15 janvier, 6 jours plus tard, qu’elle est retrouvée morte et que la plus grande chasse à l’homme de l’histoire de Los Angeles commence.

L’enquête

Les journalistes s’emparent de l’affaire et donnent à Elizabeth ce surnom du Black Dahlia. Il n’y a aucune certitude quant à son origine, certains disent que c’est en référence à une fleur de dahlia qu’elle portait dans les cheveux au moment de la découverte de son corps. D’autres diront qu’il s’agit d’une référence au film The Blue Dahlia sorti quelques mois plus tôt et qui raconte l’assassinat d’une jeune fille, ou encore à sa chevelure noire et/ou aux vêtements noirs qu’elle portait. 

L’affaire passionne tellement les foules qu’elle fait la une du Los Angeles Examiner pendant 35 jours consécutifs.

La police de Los Angeles lance une enquête approfondie et identifie plus de 150 suspects, les alibis sont vérifiés et ne donnent rien. Malheureusement, la scène de crime a été complètement salie par les multiples passages des policiers et des journalistes qui n’hésiteront pas à toucher le corps, déplacer ses morceaux, effaçant probablement des indices importants. Une récompense de $10000 a été proposée à quiconque fournirait des informations pouvant aider l’enquête. L’affaire fascinait tant que plus de 500 personnes ont avoué le crime, dont certaines n’étaient même pas nées au moment de la mort d’Elizabeth.

Son amant, Robert Manley, a évidemment été suspect numéro un dans cette affaire, mais a été innocenté après plusieurs tests polygraphes négatifs. Son logeur et amoureux transit éconduit, Mark Hansen a, lui aussi, été sérieusement suspecté, mais innocenté. Le corps d’Elizabeth ayant été coupé de façon très précise, presque chirurgicale, laisse penser aux policiers que le meurtrier pouvait être médecin, chirurgien, ou avoir une expertise en anatomie. George Hodel, un médecin qui connaissait bien Elizabeth, a aussi fait partie des suspects, mais une fois de plus, son alibi l’innocente. 300 étudiants en médecine de USC ont été interrogés sans succès. 


Finalement, on constate que dans cette affaire, beaucoup de suspects haut placés à Hollywood s’en sont tirés. Il ne s’agit que de mon avis, mais je pense que si le tueur n’a jamais été identifié, c’est très probablement parce qu’il a été couvert par des relations influentes de l’époque

Le meurtre d’Elizabeth est fréquemment cité comme l’un des crimes non résolus les plus célèbres de l’histoire du comté de Los Angeles et plus largement des États-Unis. Si cette affaire passionnante, que j’ai seulement survolée dans ce post, vous intéresse, vous trouverez une multitude de documentaires disponibles gratuitement sur YouTube.

N.B. : vous pouvez aujourd’hui déguster un cocktail nommé Black Dahlia au bar de l’hôtel… sûrement le cocktail le plus glauque de la ville !

L’auteure Ginny Meyers Sain capture accidentellement un cliché effrayant alors qu’elle prend un selfie…

Ginny Myers Sain, auteur de Dark and Shallow Lies, séjourne au Biltmore pendant l’été 2018 afin d’assister à la conférence nationale de la Society of Children’s Book Writers and Illustrators. L’hôtel lui attribue une chambre au 10ᵉ étage. Elle raconte que le soir de son arrivée, elle a quitté sa chambre pour se rendre à la conférence. Les couloirs étaient longs, totalement déserts et effrayants. Elle décide de prendre un selfie pour l’envoyer à son fils. Elle le poste également sur Facebook et éteint ensuite son téléphone pour assister à la séance d’ouverture.

Lorsqu’elle rallume son téléphone quelques heures plus tard, elle trouve plus d’une centaine de commentaires sous sa publication sur Facebook. Elle ne l’avait pas remarqué, mais une femme se trouvait derrière elle sur la photo, tout le monde voulait évidemment savoir de qui il s’agissait. Mais selon ces dires, il n’y avait aucune femme en arrière-plan, le couloir était vide et elle ne savait pas de qui ils parlaient. Elle a alors zoomé et senti un frisson la parcourir. Elle ne sait toujours pas qui ou ce qu’elle a capturé derrière elle dans ce couloir entièrement vide, mais il faut admettre que l’image floue ressemble énormément au Black Dahlia…


Millenium Biltmore Hotel
506 S Grand Ave
Los Angeles, CA 90071

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