Assurément oui.
Je vous en parlais sur Instagram, je suis très attachée à la saga Scream. Quand le premier opus est sorti en France en 1997, ça a été le premier film d’horreur que j’ai eu le droit de voir au cinéma, a une (toute autre) époque où le genre était interdit aux moins de 16 ans. Je venais tout juste d’avoir 16 ans et c’était incroyable d’accéder enfin à l’interdît. C’est ainsi qu’un soir d’août, je me suis retrouvée dans cette grande salle, toute seule (je voulais vraiment vivre l’expérience sans parachute). J’ai pris une claque monumentale. Le premier Scream reste pour moi un chef-d’œuvre du genre et, je pense, mon film d’horreur préféré.
Ce Cinquième volet, qui ne s’appelle pas Scream 5, il ne faudrait pas faire fuir le jeune téléspectateur qui n’aurait pas vu les autres sequels, est une downgrade de tout ce que vous avez pu avoir jusqu’alors en termes de Scream. Le film commence avec sa célèbre intro qui cette fois ne m’a fait aucun effet, pas un frisson, pas une émotion, un ressenti qui s’approchait plus de « dépêchez-vous qu’on en finisse » que d’autre chose. Si vous vous souvenez du Scream original, c’était plutôt accroché à son fauteuil, le souffle coupé qu’on terminait l’inoubliable scène d’ouverture. Après ça, je me suis dit que c’était mal parti, que ça sentait le script bas de gamme à plein nez (même si la mise en scène lui sauve un peu la mise). Pourtant, le film distille, au compte-goutte des informations plutôt intéressantes, qui laissent entrevoir une intrigue de qualité. On y croit vraiment pendant les ¾ du film. Côté casting, c’est décevant, les nouveaux (la jeune génération) ne sont pas attachants. Pendant tout le film, je me suis dit que si le tueur était l’un d’eux, ça ne me ferait ni chaud ni froid étant donné qu’il est impossible de développer un quelconque sentiment à leur égard. En parlant du tueur, je partais du principe que s’il s’agissait d’un ancien (donc Sidney, Gale ou Dewey), cela signait la mort de la franchise, s’il s’agissait d’un nouveau, c’était vraiment cheap et un vrai coup de fric (même si, je ne suis pas dupe, ça l’est quoi qu’il en soit). Dans un cas comme dans l’autre j’étais consciente que cette énième suite serait du pur et dur fan service.
Cette bande de jeunes justement, parlons-en… des têtes à claques qui insistent trop lourdement sur le côté méta de la saga, et alors que c’est ce qu’on adorait jusqu’à maintenant dans Scream, cette fois, ça ne passe plus. Une bande de jeunes qui pensent être drôles, mais qui ont été incapables de décrocher à la salle serait-ce qu’un petit rictus. Chaque personnage pris séparément souffre d’une médiocrité et d’une fadeur tout le long du film, ils n’apportent rien à l’intrigue, sont mal développés, même l’effet de groupe paraît terne. Est-ce pour mettre en lumière l’ancien casting qui a perdu de sa superbe en l’espace de 25 ans ? Je me pose encore la question. Dewey, Gale et Sidney sont pourtant présentés comme des has been. Alors qu’on se les arrachait encore dans Scream 4, ils sont désormais remisés au second plan. Qui sont vraiment les stars de ce film ? Les fans vous diront que c’est eux, mais les pistes sont définitivement brouillées pour les non-fans.
Passée cette émotion de les revoir après tant d’années, les personnages originaux ne sont plus réellement satisfaisants. Et pour tout vous dire, ils m’ont fait de la peine. Terminés la panache de Gale, l’énergie de Dewey et la fraîcheur de Sidney, ils sont tous l’ombre d’eux-mêmes.
Est-ce que j’avais vu venir la fin ? Évidement non, même si elle est peu surprenante, je m’attendais à tout sauf à un dénouement aussi médiocre. Jusqu’au bout, j’attendais ce plot twist commun à tous les Scream (ou presque !), jusqu’au bout, je m’attendais à voir se résoudre l’intrigue développée pendant tout le film. Mais non, c’est une fin qui gâche tout et surtout les quelques bons moments du film. C’est avec cette fin, sans ambitions donc, et un mobile peu crédible qu’on quitte la salle. À tel point que j’ai pensé que quelque chose m’avait échappé, que j’avais raté une info, tombée dans les méandres de ce nanar non assumé.
Je craignais que le film s’aligne aux tendances du moment, beaucoup de gore, beaucoup de d’entrailles visibles, du sale, du très sale, ça n’est pas le cas et ça doit bien être le seul écueil dans lequel il n’est pas tombé.
À la question : Faut-il aller voir Scream 2022 au cinéma ? Ma réponse est NON si vous n’êtes pas un fan de la franchise. Non si vous n’avez pas vu l’original et ses 3 sequels. En revanche, si vous êtes un vrai fan, comme moi, le voir sur grand écran reste inégalable, le film vous paraîtra pire encore sur votre mini télévision. Allez-y juste pour le plaisir et l’émotion que procure la présence des anciens et aussi parce que malgré tout, quelques Easter eggs disséminés ici et là alimente à merveille le fan nostalgique que vous êtes (je ne veux pas spoiler, mais c’est le seul intérêt que j’ai trouvé à ce nouvel opus).
Inutile de vous dire qu’il n’y a eu aucuns applaudissements à la fin du film, je sais que ça ne se fait pas en France, mais c’est un peu comme une tradition aux US et cela reste un bon baromètre.
Faut-il blâmer Bettinelli-Olpin et Gillett ? Sûrement ! D’autant que cet épisode se targue d’être un hommage au pauvre Wes Craven qui doit présentement vouloir leur botter le cul depuis sa tombe.
Ma note: 11/20. Le plus mauvais Scream so far. Rien de frais, rien d’original n’est proposé dans ce nouveau film, on s’est payé ma tête, je suis triste, en colère même, contrariée. Cependant, le fan service fonctionne presque toujours sur moi et revoir le casting original m’a fait de l’effet, j’ai même réussi à verser une petite larme à un moment… on ne se refait pas !
Scream 6 ? Pitié non, je n’y crois plus !
Voilà à chaud (et vraiment en vrac !) mes premières impressions sur Scream (5). Si vous souhaitez en discuter, n’hésitez pas à me laisser un message en commentaire 😉