Il y a tout juste 2 ans et 2 mois, je quittais la France pour les États Unis… Un saut à pieds joints dans une aventure qui allait me réserver bien des surprises…
Pour rappel et parce qu’on me le demande souvent, j’ai déménagé à Los Angeles pour rejoindre mon mari, software engineer, qui travaillait ici depuis depuis déjà 5 ans à l’époque. Il travaille pour une entreprise américaine ce qui ne nous donne pas le statut d’“expatriés” à proprement parler. Dans un premier temps, nous avons vécu à 3 minutes à pieds du Lycée Français (Campus Century City) où ma fille était scolarisée, juste en face des studios Fox. Puis, nous avons déménagé au bord de l’océan, à Marina del Rey fin 2016. Cela a occasionné le changement d’école de Madeleine qui est désormais scolarisée dans la seule école publique américaine de la ville proposant un programme bilingue anglais/français. Dans la mesure où je reçois énormément de questions sur la scolarisation à Los Angeles, je publierai rapidement un post à ce sujet. En deux mots, ce changement me donne beaucoup de fil à retordre et gérer “le bon fonctionnement” scolaire de ma fille occupe une bonne partie de mon temps et de mes inquiétudes.
Côté relationnel, j’ai un groupe d’amis qui reste stable, c’est agréable et rassurant lorsqu’on est loin des siens. Par ailleurs, cette 2ème année a été marquée par de belles rencontres, des personnes intéressantes, desquelles on ne se rapproche pas juste parce que l’on a en commun l’expatriation mais pour des raisons d’affinités plus profondes. Des personnes qui auraient été mes ami(e)s si je les avais rencontré(e)s en France. On me demande beaucoup où je les ai connus. Pour la plupart c’est à l’école de ma fille, avoir un enfant scolarisé est en fait la plus grande porte ouverte sur une vie sociale épanouie (merci Madeleine !). D’autre part, je suis d’un naturel très ouvert et assez tourné vers les autres donc ici ou ailleurs, ça n’a jamais été un problème de créer des relations ou de me lier d’amitié avec eux. Cependant lorsqu’on arrive dans un nouveau pays, il faut quand même se faire violence et aller vers autrui, vers celui qui ne parlera pas la même langue que vous et garder à l’esprit qu’en s’expatriant c’est toute une vie sociale qu’il faut reconstruire. Ceci dit, à Los Angeles, nous avons de la chance, les gens sont plutôt faciles d’accès et toujours ouverts au dialogue. Malheureusement certains vont et viennent, déménagent, perdent leur visa, c’est un peu le jeu de l’expatriation, on sait quand on arrive, on ne sait jamais si et quand on repart. Dans les premiers temps d’une expatriation, par facilité et surtout afin de retrouver ses origines, on a tendance à se rapprocher de ses paires… Mais LA a aussi sont lot d’expatriés toxiques, là uniquement pour les paillettes d’Hollywood, la gloire et pour se faire un nom à tout prix. On les reconnaît facilement, ils ont cette fâcheuse tendance commune, très identifiable à cultiver leur réseau de manière malsaine. Extrêmement sympas en apparence et au fond très creux, je les reconnais désormais presque au premier coup d’œil… Et les fuis encore plus vite ! L’expatriation implique d’être plus vigilant sur ses relations parce que les déceptions semblent décuplées lorsqu’elles se produisent…
Côté vie pro, je ne travaille toujours pas, mon visa (H4) ne m’y autorise pas encore et nous sommes en pleines démarches administratives pour obtenir la Green Card, ce fameux sésame qui me permettra d’accéder à l’emploi (à venir fin 2018 – début 2019). Pour autant je ne supporte toujours pas de devoir me justifier sur mon emploi du temps en permanence : “ Mais qu’est ce que tu fais de tes journées ? Tu ne t’ennuies pas ? ». Alors non, je ne m’ennuie toujours pas, jamais même ! Je profite de la vie, une vie tout à fait normale certains jours et extraordinaire d’autres (oui on est à LA quand même !). Pour tout vous dire je prends le temps de manière générale et plus en particulier je prends le temps de voir mes amies, de manger dans de bons restau, de visiter la ville et ses musées en tout genre, d’aller au ciné (j’ai un abonnement qui me permet de voir tout ce que je veux), d’aller à la plage, me promener au bord de l’océan, de vous faire de jolies photos pour Instagram et surtout comme je vous le disais plus haut, de m’occuper de ma fille. Je n’ai pas une vie stressante ce qui me permet d’être sereine à peu près 360 jours par an #jaime. Vous l’aurez compris, depuis que je suis ici, j’ai appris à mettre à profit mon temps libre afin qu’il me soit bénéfique sur les plans humain, culturel et finalement empirique. Je ne vous cache pas que c’est assez agréable même si ce n’est pas toujours ce que je voudrais. Le travail que j’avais en France et mes collègues me manquent beaucoup. J’ai souvent l’impression de les avoir quittés hier et que je pourrais revenir, dire bonjour aux secrétaires de l’accueil, monter dans mon bureau et retrouver mes dossiers et mes usagers comme je les avais laissés…
On me demande aussi très souvent comment je vis les fêtes de fin d’année sans ma famille… J’ai appris à ne plus accorder d’importance à ce genre de choses donc je vis très bien la période de Noël loin de mes proches (mais toujours occupée par de belles vacances !). Pour compenser, je reste 9 semaines en France chaque été ce qui me donne amplement le temps de profiter de tous. Ce n’est bien sûr jamais suffisant mais je me sens chanceuse par rapport à d’autres expatriés qui rentrent 2 semaines par an et on à peine le temps de se remettre du décalage horaire (9h quand même !) qu’ils doivent déjà repartir !
Je vis à Los Angeles depuis plus de deux ans maintenant et je suis toujours hyper impressionnée par l’endroit, par ce que je vois, la beauté de cette ville, vraiment je ne m’en lasse pas et je doute que cela puisse arriver un jour. J’ai encore du mal à me projeter puisque nous ne savons pas si cette aventure américaine durera encore longtemps (comme je vous le disais, un visa est vite perdu !) mais je me vois bien vivre ici encore un moment… Alors je profite un maximum de toutes les belles choses que m’offre la vie pour n’avoir aucun regret si un retour s’imposait.
Retrouvez mon bilan à un an ici !
Tu as parfaitement résumé la situation ! ????
Quel joli billet !
Bilan très intéressant, c'est vraiment le reflet de ce que l'on vit ici (Los Angeles) et j'imagine de manière plus générale lors d'une "expatriation" sous visa avec enfants.
Entre incertitude sur l'avenir, investissement énorme sur la scolarité de nos enfants déracinés et un peu perdus, rencontres enrichissantes et inattendues, la vie loin de son pays d'origine est loin d’être un long fleuve tranquille. Mais on profite encore davantage du moment présent et on mesure chaque jour la chance qu'on a d'être dans cette ville extraordinaire.