Snapchat, une question de génération ?

Vendredi, je reçois un sms de T., 21 ans, étudiante :

Je remarque en effet qu’en ce moment Snapchat a une cote d’enfer auprès des ados/jeunes et que même les célébrités et les marques s’y mettent.

Pour tout vous dire, je l’avais téléchargée il y a un an je crois et ne lui trouvant aucune utilité ni aucun intérêt, l’avais rapidement supprimée.

T. essaie tant bien que mal de me convaincre à coup d’arguments peu crédibles. Snapchat permettrait d’envoyer des photos, des vidéos et du texte qu’il est possible de faire disparaître presque immédiatement apres les avoir publiés, un peu comme les messages du Chef Gontier à l’Inspecteur Gadget ! Il est désormais possible de mettre sur le tapis des choses légères ou honteuses sans pression ni jugement. Et puis :

« Par exemple, aujourd’hui j’ai publié des selfies avec mes nouvelles lunettes de soleil dans ma piscine ». « Ou des photos de mon chat ou du temps qu’il fait ».

J’ai alors compris que Snapchat banalisait l’ennuyeux. On se moque de tout puisque les informations disparaissent aussi rapidement qu’elles sont apparues. Une application à destination de l’ado boutonneux en mal de reconnaissance, dont la bêtise crasse le pousse à exposer sa petite vie en lui donnant du (pseudo) contenu comme le serait une vie idéale. Viens voir mon Snapchat que je te vende du rêve ! Tel un marchand de tapis qui monnaierait au plus haut prix un article de mauvaise facture. Naissent de cela des relations superficielles entre des ados qui le sont déjà suffisamment.

Alors, T., si je veux des nouvelles de mes amis, je les appelle, quand j’envoie un sms son contenu fait (presque !) toujours sens et ne mérite en aucun cas d’être mis aux ordures, quant à mes photos, je m’aplique à ce qu’elles soient jolies afin d’être gardées pour me constituer des souvenirs. C’est d’ailleurs pour cela (et vous noterez que je ne mets pas tous les réseaux sociaux dans le même sac) que je pourrais flâner des heures sur Instagram car elle représente une intarissable source d’inspiration et une fenêtre ouverte sur le monde … Un peu comme un grand livre dont je pourrais choisir les thèmes au gré de mes envies, puisque comme dirait Alice, « Dans mon monde, les livres ont tous de très belles images ».

Encore une application qui devrait mettre son mode de fonctionnement à son propre service et disparaître comme le font les informations « kleenex » qu’elle diffuse en abondance. On peut rêver non ?

Alors, tant pis si je suis « has been » mais Snapchat, ça sera sans moi !

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